Voyager en Iran ! On a tout de suite quelques questions en tête au sujet d’un voyage en Iran : est il dangereux d’aller en Iran ? un voyage en Iran pour une femme seule ou entre copines est il envisageable ?
La mission de Voyage Insolite est certes de vous faire découvrir des hébergements, des activités, des sites insolites… mais nous avons à coeur aussi de vous parler de “destinations insolites”.
Des pays pas forcément touristiques, ou auxquels on pense pas pour ses prochaines vacances.
Après vous avoir parlé du Pakistan et de sa vallée de la Hunza, direction l’Iran.
Dans notre nouvelle série d’interviews de voyageurs, aujourd’hui je vous propose donc de rencontrer Monique qui revient d’Iran. Et oui l’Iran.
Mais pour Monique, ce n’est pas l’Iran des ayatollah, des libertés individuelles bafouées (notamment des femmes) qu’elle rêvait de découvrir.
Non, Monique est partie pour l’Iran de la grande Perse, Persepolis, du poète Hafez, du philosophe et médecin Avicenne, du zoroastrisme, de la faïence perse, le bleu de Yazd…
Elle est revenue avec des étoiles plein les yeux et on a profité pour lui demander ses 10 coups de coeur pour un voyage en Iran.
Voici en un coup d’oeil ma carte de ses coups coeurs en Iran
La sécurité et l’hospitalité en Iran
Lorsque j’ai annoncé à mon entourage que je partais découvrir l’Iran j’ai eu des réactions d’inquiétude : était-ce bien raisonnable ? Avais-je bien mesuré les risques d’un tel déplacement ?
Et bien je dois le clamer haut et fort, je me suis sentie en très grande sécurité tout au long de mon voyage.
A aucun moment je n’ai eu peur de quoi que ce soit.
La bienveillance des gens rencontrés, leur désir de nous aider, de tout faire pour que nous passions un bon séjour, tout cela a été permanent.
Et puis n’oublions pas dans quel régime vit le peuple iranien. La surveillance des autorités est constante.
Il est arrivé une ou deux fois qu’une amie du groupe s’éloigne un peu trop… elle a été vite « recadrée » : « where is your group ? where is your guide ? » (Où est votre groupe ? où est votre guide ?)
Il faut le dire, en Iran l’hospitalité n’est pas un vain mot, elle est même inscrite au plus profond de la mentalité iranienne. Je vous en parle un peu plus tard.
[bctt tweet=”10 coups de coeur pour votre prochain #voyage en #Iran ” username=”voyageinsolites”]Mes 10 coups de coeur de mon voyage en Iran
Persépolis
Pour moi, Persépolis, c’était la cité détruite par Alexandre le Grand au IVème siècle avant JC avec ses célèbres bas-reliefs représentant les Satrapes (les gouverneurs des régions conquises) qui apportaient leurs offrandes à Darius Ier.
A votre avis où se trouve la plus belle collection (hors Iran) d’antiquités perses ?
Au musée du Louvre à Paris !
La France de 1883 à 1927 a quasiment eu le monopole des fouilles. Ne loupez pas l’immense chapiteau au centre de la salle dédiée, qui vient directement du palais de Darius, l’Apadana.
Je me suis crue au temps de Darius
Et bien je n’ai pas été déçue : je me suis crue aux temps de Darius face à ces bas-reliefs exceptionnellement bien conservés, si vivants, si détaillés, un peu comme si j’allais moi-même à une audience royale dans l’Apadana (le palais de Darius) les bras chargés de cadeaux.
Quand je suis passée par la porte de Tous les Peuples ou porte des Nations, avec ses deux grands taureaux ailés, je me suis sentie toute petite.
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Mais il ne faut pas s’arrêter là.
Ne loupez pas les tombeaux royaux
Un peu plus haut, en arrière de la terrasse sur laquelle est construite Persépolis (travail d’Hercules !), un petit sentier à flanc de montagne rejoint de grandioses tombeaux royaux, sculptés à même la paroi rocheuse.
C’est beau, imposant, et ça vaut vraiment le coup.
En plus vous aurez Persépolis à vos pieds !
– classé patrimoine mondial de l’UNESCO
– à 70 km au Nord-est de Shiraz
– comment y aller ?
> prendre un taxi (tous les hôtels de Shiraz le proposent)
> de nombreux tours sont organisés en partant de Shiraz (de 50$ à 60$)
Ispahan, ma plus belle découverte
C’est, pour moi, le joyau de l’Iran. L’arrivée, le soir, sur la grande place Royale illuminée restera longtemps gravée dans ma mémoire, une très belle émotion !
La 3ème plus grande place du monde
Cette place est la 3 ème plus grande place du monde (500m de long, 160m de large) après la place St Marc (Venise) et la place Tian’anmen (Pékin).
On la doit au shah Abbas 1 er qui a fait d’Ispahan sa capitale au XVIème siècle. Il voulait faire défiler ses troupes armées devant son palais et pouvoir aussi y jouer au polo (si, si !).
Tout autour de cette place on trouve des splendeurs comme la grande mosquée de l’Imam, le Porte du Palais d’Ali Qapu (qui est en fait un immense balcon qui domine la grande place et duquel le Shah pouvait assister aux grandes parades), la mosquée du Cheikh Lotfollah (oratoire privé du roi, de son épouse et de ses concubines !) et le fameux bazar d’Ispahan où on trouve de tout, mais attention, Dédale lui-même s’y
perdrait !
Les vieux ponts d’Ispahan
Ispahan est aussi connue pour ses vieux ponts, en particulier le pont aux 33 Arches.
Aucun risque de se noyer, la rivière Zayandeh Rud est à sec une grande partie de l’année, captée en amont pour d’autres usages…
Interdit aux voitures, c’est un lieu de promenade familiale très sympa, le soir, à la fraîche !
Yazd et le désert
Marco Polo parlait d’elle comme « la noble cité de Yazd ». En fait c’est une ville-oasis, fille du désert, ce désert qui prend tant de place en Iran, minéral, montagneux, somptueux !
Les tours du vent de Yazd
Les températures y sont extrêmes, mais les hommes sont malins. Pour se
protéger de la chaleur ils ont inventé, il y a des centaines d’années, les tours du vent (badgir).
Les maisons sont en pisé, pas très hautes, mais chacune dotée d’une grande tour ajourée qui capture les alizés bienfaisants et les conduisent à un bassin souterrain; au contact de l’eau, l’air est rafraîchi puis réparti dans toute la maison.
Une vraie climatisation garantie sans pollution !
Le bleu de Yazd
Au croisement des Routes de la Soie d’Asie centrale et des Indes, Yazd fût de tout temps sillonnée par les caravanes.
Cité marchande, elle est très réputée pour la qualité de ses tissages, elle est aussi renommée pour le bleu de ses céramiques, le fameux « bleu de Yazd », que l’on retrouve sur les grands édifices religieux comme la mosquée du Vendredi, un éblouissement.
L’herboriste de Yazd
A Yazd, j’ai aussi eu la grande chance de rencontrer un herboriste ; au milieu de son officine, riche de centaines de plantes et, un peu médecin, un peu pharmacien, et surtout confident, il écoute chacun de ses « patient-client » avec sérieux et bienveillance.
Puis il leur prescrit ensuite les produits adaptés à leurs problèmes, qu’ils trouvent dans sa boutique.
On fait la queue jusque sur le trottoir ! Moi, je lui ai acheté du safran, une
autre merveille de l’Iran !
Les vestiges maîtrise millénaire de l’eau
Avec près d’ 1/3 de la superficie de leur pays couverte par les déserts du Dash-e-Kavir et du Kavir-e Lut, les iraniens ont inscrit dans leurs gênes le caractère précieux de l’eau.
Ils ont développé depuis des millénaires une expertise exceptionnelle dans sa capture et son acheminement vers les lieux de sa consommation.
Bien avant notre ère, les iraniens ont imaginé, creusé, façonné, un formidable réseau d’irrigation, un système hyper complexe de canaux souterrains, appelés qanats (racine de notre mot canal).
Ils partent des montagnes pour arriver en pente douce (étudiée au
millimètre…) jusqu’aux cultures et aux habitations. Certains font plus de 65km de long !
Dans la seule province de Yazd, il y aurait eu presque 3000 canaux construits dont une centaine serait toujours en service.
Et je les ai vus de partout, dans le moindre petit village comme dans les bourgades les plus importantes, au bord des routes de montagne comme au long des autoroutes de plaine…
Souvent recouverts, je pouvais discerner leur présence grâce aux « regards » aménagés tout au long du trajet, sorte de petits monticules à intervalles réguliers permettant de pénétrer dans les galeries pour les entretenir.
Mais l’Iran connait désormais une grave crise de l’eau.
Croissance démographique, urbanisation galopante, croissance économique soutenue, réchauffement climatique… les facteurs sont nombreux pour faire de l’eau une question autant épineuse que cruciale…
Les petits villages abandonnés
Tout au long de mon périple à travers l’Iran, de Chiraz à Téhéran, j’ai eu la surprise de découvrir un grand nombre de petits villages complètement abandonnés.
Préislamiques pour la plupart, construits en pisé (qui se dégrade peu à peu), dans un labyrinthe de ruelles étroites, ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes… mais ils dégagent tous une force d’une sérénité incroyable.
Peuplés des âmes de leurs anciens habitants, on y trouve les ruines de maisons modestes comme de palais fantastiques ayant accueilli des clans richissimes…
Parfois, un gardien improbable de ces lieux magiques, accompagne le visiteur dans ce labyrinthe terre de Sienne…
L’envie d’eau courante, d’électricité, des commodités de la vie moderne ont poussé les habitants vers des villages mieux équipés. Comment ne pas les comprendre ?
Heureusement, certains de ces villages bénéficient quand même d’un programme (titanesque !) de restauration. Les iraniens sont conscients de la valeur de ce patrimoine historique.
C’est le cas du village de Kharanagh au nord-est de Yazd qui reprend vie doucement.
Son caravansérail du XVIIème siècle entièrement restauré est une merveille, beaucoup plus paisible que Zeinodin…
Le gérant est un peu bougon, et il n’y avait plus de draps propres ce jour-là, mais on l’oublie vite devant la splendeur des coupoles immenses aux
ouvertures en nids d’abeilles.
Et la visite au soleil couchant de ce vieux village délaissé reste un grand moment d’émotion !
L’hospitalité des iraniens
En Iran l’hospitalité n’est pas un vain mot, elle est même inscrite au plus profond de la mentalité iranienne.
Est-ce la tradition millénaire d’accueillir l’étranger de passage ? Est-
ce le contexte désertique qui rend l’entre-aide vitale ?
Bref, vous ne passerez pas une demi-journée sans être abordé, apostrophé et invité à boire le thé ou même à prendre un repas !
Et ce ne sont pas des paroles en l’air, chaque invitation est sincère, authentique.
Il faut parfois prendre mille précautions pour la décliner… et pour se comprendre, il y a les regards, les gestes et l’anglais (!!!) parlé par
une grande partie des iraniens !
Et je ne parle pas des demandes d’être photographiés en votre compagnie, ou bien tout simplement que vous les preniez vous-même en photo, comme s’ils voulaient ne plus pus quitter …
La cuisine traditionnelle et les pique-niques
Visiter des sites somptueux, rencontrer des gens adorables, admirer des paysages inoubliables, grimper la montagne pour des points de vue à couper le souffle, ça met l’estomac dans les talons !
Point de Macdo à l’horizon, c’est pas du tout le style du pays, et ça tombe bien ce n’est pas le mien non plus !
Par contre j’ai apprécié partout une cuisine traditionnelle entièrement faite « maison ».
Restaurants nombreux et bon marché
Les restaurants sont légion, du plus simple au plus chic, et les prix sont extrêmement raisonnables (autour de 4 à 7€ par personne pour un repas complet).
Et j’ai parfois choisi de manger comme les iraniens, c’est-à-dire sur un divan ! (le plus dur c’est de se relever avec un ventre bien rempli…).
Après les inévitables crudités qui sont une constante sur chaque table iranienne au début des repas, les plats traditionnels sont de vraies découvertes gastronomiques : aubergines agrémentées de boulettes de mouton à la sauce tomate, brochettes de bœuf façon kebab avec du riz, poissons grillés sauce safranée, agneau mixé à la menthe fraîche accompagné de lentilles, poulet avec du riz et des baies de goji … j’en passe et des meilleurs !
Sans oublier le pain (rond, ovale, fin ou épais, au cumin ou pas…) qui
accompagne tous les repas et une tasse de thé comme boisson, à moins de préférer une bière sans alcool (pays musulman oblige !), un zam-zam-cola ou un parsi-cola !
Glace à l’eau de rose
Par contre nous ne sommes pas dans une civilisation où les desserts sont rois.
Qu’importe, je me suis rattrapée à Ispahan sur des glaces à l’eau de rose et à la pistache, et à Chiraz sur un faludeh (vermicelle de riz glacé avec sucre et jus de citron) : un étonnement gustatif renversant !
Une institution en Iran : les piques-niques
Nous avons aussi souvent opté pour de vrais pique-niques. C’est une institution en Iran.
Les familles adorent ça et de nombreux endroits sont aménagés dans ce but.
Du pain, des tomates, du concombre, du mais, du panir (fromage qui ressemble un peu à la feta), de multiples fruits (bananes, kakis, raisins, dates…) et le tour est joué !
Bref, on ne meurt pas de faim en Iran, je dirais plutôt que mes papilles en redemandent !
Se perdre dans les bazars
J’ai adoré arpenter tranquillement les bazars dans les villes où je suis allée, avec une mention spéciale pour celui d’Ispahan.
Les échoppes sont de part de d’autre d’un dédale compliqué de ruelles couvertes de voûtes ancestrales. On trouve des passages secrets, de vieux caravansérails abandonnés, de multiples carrefours, qui tiennent lieu parfois de places publiques… on peut très facilement s’y perdre !
J’ai trouvé que c’était vraiment une plongée authentique dans la culture iranienne et une occasion de rencontres étonnantes et chaleureuses.
Car les bazars sont des endroits où les familles iraniennes font leurs courses quotidiennement.
On y trouve de tout au bazar
On y trouve de tout : des épices, des fruits et légumes secs, des tapis (bien sûr !), de la laine, des étoffes, du cuivre, des bijoux, de l’or, de la marqueterie… mais aussi des habits de tous les jours, des chaussures, des foulards et des tenues conformes aux lois islamiques, des jouets
fabriqués en Chine, du matériel de puériculture, bref, tout ce dont ont besoin les iraniens aujourd’hui !
Et puis il y a encore de nombreux artisans qui travaillent comme autrefois.
1001 petits artisans
Je me rappelle particulièrement de ce « rénovateur » de tapis, qui redonne une jeunesse à de vieux tapis persans en utilisant les teintes les plus proches possibles de l’original; de ce jeune homme qui, toute la journée, dépose à chaud, sur la flamme, une couche d’aluminium sur des ustensiles de cuisine en cuivre, de cet atelier où un maître miniaturiste dessine des œuvres magnifiques avec des pinceaux fins comme 3 cheveux, de ce tisseur qui produit avec son métier à tisser des écharpes en soie, toutes plus
belles les unes que les autres !
Vous l’aurez compris, on est loin des boutiques à touristes qui envahissent d’autres pays.
L’authenticité est un des mots clés de l’Iran.
Découvrir les Zoroastriens
En matière de religion, en Iran, il y a un « avant l’islam ». C’est le zoroastrisme, religion de la Perse antique.
Ahura Mazda et Fahrvahar
Bon, c’est pas facile à dire. Mais si je vous parle de Zarathoustra c’est un peu mieux non ?
Et bien c’est le prophète fondateur de cette religion, il y a très très longtemps, plusieurs siècles avant JC.
Leur dieu s’appelle Ahura Mazda, et il a un « ange gardien » qui s’appelle Fahrvahar.
Ce dernier est représenté sous la forme d’un homme doté d’une aile à 3 branches qui représentent : « les bonnes pensées, les bonnes paroles et les bonnes actions ».
Le Feu est, pour les adeptes de cette religion, la substance la plus pure qui soit ; il purifie tout et apporte l’énergie et la chaleur.
Les temples zoroastriens en Iran
Dans chaque temple zoroastrien il y a un Feu et il ne doit jamais s’éteindre !
J’en ai visité 2. Le 1 er à Yazd (où le prêtre-gardien du feu était
habillé comme un chirurgien pour ne pas y apporter de souillure !), et le 2ème, à l’Est de Yazd, le temple Chak-Chak, haut lieu de pèlerinage zoroastrien, perdu en pleine montagne dans un paysage à couper le souffle !
(Au sens propre comme au figuré, car il faut gravir des centaines de marches pour accéder au saint du saint ! Mais franchement ça vaut le coup !).
Visiter une Tour du silence
Les pratiques funéraires des zoroastriens étaient particulières.
La dépouille du défunt ne devait en aucun cas souiller la Terre, jugée sacrée, au même titre que le Feu, l’Eau, et le Vent.
Les dakhmeh ou Tours du silence, construites au sommet de hautes collines,
accueillaient les corps sans vie, posés sur des litières en bois, à ciel ouvert, livrés aux oiseaux de proie.
Après le passage de ces derniers, les ossements étaient déposés dans une grande fosse circulaire au centre de la plateforme.
Visiter une Tour du silence a été pour moi un grand moment de recueillement, une sorte de plongée spirituelle qui incite à méditer.
Cette volonté de ne pas souiller la terre résonne de manière particulière aujourd’hui, alors qu’il existe des continents constitués de débris de plastique…
Les fêtes de Norouz
Et il faut savoir que cette religion a laissé des traces dans les habitudes de vie des iraniens. (Comme elle existait avant l’arrivée de l’Islam, elle est tolérée par le pouvoir en place).
Elle se manifeste de façon éclatante, chaque année, au moment des Fêtes de Norouz c’est-à-dire le Nouvel An perse, à l’équinoxe de printemps.
Ce jour-là, on porte des vêtements neufs, on se rend visite entre voisins et amis, chaque famille dresse sur une nappe le «Haft Sin » qui se compose de 7 éléments dont le nom commence par un « S », les symboles des vœux pour l’année à venir : Sabzeh-germes de blé-, la renaissance, Samanu- pâte de germes de blé-, l’abondance, Senjed-fruit séché du jujubier-, l’amour, Sîb-pommes-, beauté et bonne santé, Sonbol-fleur de jacinthe-, l’arrivée du printemps, Serkeh – vinaigre-, l’âge et la patience, Sekkeh-pièces
de monnaie-, la prospérité.
Bref, le zoroastrisme est encore bien vivant dans la société iranienne d’aujourd’hui !
Pour conclure, on trouve dans les Ghathas, chants de méditation de Zarathoustra, le précepte suivant :
Le bonheur appartient à celui qui apporte le bonheur aux autres.
Plutôt sympa, non ?
Les caravansérails
Dormir dans un caravansérail était un rêve pour moi depuis longtemps et a motivé en grande partie mon voyage en Iran.
Et bien c’est fait, et de belle manière !
L’histoire des Caravansérails
Darius Ier (VIème siècle avant JC) avait créé, le premier, un réseau postal capable de transmettre dans les meilleurs délais, ordres, lois, messages en tous genres à tout son empire. Il avait donné l’ordre d’aménager des relais tout au long du trajet, de Suse à Sarde.
Puis, le commerce sur la route de la soie, les voyages de nombreux pèlerins après l’islamisation, ont rendu nécessaire l’aménagement de lieux de repos pour les hommes et les bêtes, espacés d’une journée de marche (environ 30km) : les caravansérails étaient nés.
Le mot est composé de : « Kârwan » groupe de voyageurs, et de « sarây » palais, grande maison.
Mais le XVI ème siècle, époque des safavides, est vraiment l’âge d’or des caravansérails. Shah Abbas Ier le Grand (celui qui a fait d’Ispahan sa capitale) en a fait construire un millier !
Il fallait favoriser et encourager les échanges commerciaux d’Est en Ouest et réciproquement.
Ces bâtisses en pisé et en briques, parfaitement intégrées au paysage, sont de vraies forteresses entourées de hautes murailles assurant la sécurité des hommes, des bêtes, et des biens.
Construites à proximité d’un qanat et parfois d’une glacière, elles sont à la fois havre de paix et de sécurité, hôtel, restaurant, relais de poste, lieu d’échanges et de rencontres.
Ma nuit au caravansérail de Zein-o-din
J’ai eu la grande chance de séjourner au caravansérail de Zein-o-din, dans un environnement quasi désertique et à celui de Karanagh, à l’entrée d’une ancienne citadelle fortifiée à l’abandon… tous 2 dans la région de Yazd.
A chaque fois la magie fut totale quand j’ai franchi le lourd portail d’entrée et que je suis entrée dans la grande cour intérieure, toute alvéolée de niches, autant de chambres pour les voyageurs.
Il y a de magnifiques tapis persans partout, sur le sol, bien sûr, mais aussi sur les murs. Ils apportent une touche chaleureuse dans cet environnement minéral.
Je me suis sentie immédiatement transportée plusieurs siècles en arrière…
Et malgré un confort rustique, j’ai vécu ces 2 nuits comme un immense privilège qui m’était offert, en communion complète avec l’âme de ce pays et son fantastique passé historique.
Une expérience unique et rare à ne pas rater.
Je ne sais pas si vous l’avez ressenti, mais j’ai vécu un voyage exceptionnel en Iran. J’ai adoré découvrir cette culture millénaire, ses habitants si accueillant, un patrimoine magnifique qui risque de disparaître.
Est-ce un pays qui vous attire ? Si vous êtes déjà allé en Iran quels sont vos coups de coeur ?