C’est le printemps en Israël. Je suis à mon deuxième jour de voyage dans ce pays du moyen-orient qui cristallise 2 à 3000 ans d’histoire, histoire contemporaine comprise. Et pour mon deuxième jour je me retrouve tout près de la mer morte, un site magique.
Au coeur du désert de Judée s’élève une forteresse, la forteresse de Massada (en hébreu massada veut dire forteresse). Une forteresse fière, perchée sur un plateau rocheux visible à des kilomètres à la ronde. Une forteresse qu Sylvain et moi avions décidé d’attaquer ce jour. D’attaquer par son sentier.
Une visite forte, un voyage dans aux temps des romains et une expérience physique : affronter cette fameuse montée de Massada comme les peuples jadis.
Je vous emmène sous le soleil chaud et implacable du désert de Judée, je vous emmène dans la forteresse de Massada !
De la mer morte à Massada
Nous avions décidé avec Sylvain d’affronter le désert, le soleil et cette montée de Massada, le sentier du Serpent. Hors de question pour nous de prendre le téléphérique ou la rampe romaine (je vous explique plus tard) : nous voulions vivre un peu de Massada.
Je suis donc sur ce fameux sentier du Serpent, qui monte en S, avec ses 700 marches. 1 h de montée plutôt rude, surtout quand on a décidé de le faire en plein cagnard vers 12h. Pas con.
Faut dire avec Sylvain, on se place comme spécialistes des balades en plein soleil du côté de la mer morte, je vous en parle ici.
En montant, on a le temps de repenser à l’histoire de Massada. Réserve de luxe pour un empereur romain Hérodote qui ne viendra jamais puis refuge pour les zélotes, fuyant les massacre ordonnés par l’occupant romain.
Ce chemin, ces pierres datent de 2000 ans. L’impression de marcher dans l’Histoire.
Massada la forteresse hantée
Nous arrivons enfin à la forteresse. Nous passons la porte pour parcourir cette forteresse, ce bastion construit par les romains sur une surface de 15 ha.
Construit pour un empereur : des réserves de grains et des citernes d’un côté, des esplanades et même des bains romains et un temple au nord de la forteresse, sous les remparts avec une vue magnifique sur cette vallée de la mer morte.
Oui mais Massada n’est pas devenu l’un des symboles d’Israël à cause des romains. Non ce sont bien les Zélotes qui ont marqué à tout jamais le lieu, qui hantent encore ces pierres.
Nous sommes en 66 après Jésus Christ. Les romains subissent une grande révolte des juifs.
Les Zélotes pour fuir la répression prennent d’assaut Massada à la petit garnison romaine. Ils sont rapidement rejoins par de nombreuses fameuses juives fuyant Jérusalem.
Après avoir maté la révolte, le pouvoir romain décide de s’occuper de Massada.
Le général commandant l’armée romaine de Judée, Lucius Flavius Silva, est envoyé à Massada avec la Légion X Fretensis et 6 cohortes auxiliaires pour faire le siège de la forteresse.
Mais les Zélotes ne lâchent rien. La forteresse a été bien pensée, avec des entrepôts plein de vivre. Les romains décident de construire une rampe, toujours visible aujourd’hui.
Mais ils la font construire par des esclaves juifs, les Zélotes ne pouvant les tuer.
La rampe construite, les Zélotes n’ont aucune chance.
Mais plutôt que de se rendre, ils décident de se suicider.
Méthodiquement, chacun devant tuer un nombre de personne au sein de la communauté. Seuls quelques femmes et enfants cachés s’en sont sortis.
Si pour certains, les Zélotes et leur suicide sont le fruit d’un fanatisme religieux extrême, pour Israël c’est le symbole de la résistance israélite : un peuple qui ne se rend pas.
On parcourt donc ces ruines, cette histoire dans la tête, à s’imaginer la garnison romaine puis les Zélotes à chaque colonne, chaque mosaïque.
On admire la vue incroyable sur la mer morte et toute la vallée, alors qu’un F16 de l’armée israélienne passe en rase motte, comme pour nous rappeler que le pays n’est pas vraiment en paix.
