Ca y est j’y suis ! Bien installé depuis déjà 3 jours à Canton où je ne reste qu’une semaine (ce qui à priori est suffisant pour connaitre un peu la ville).
Mon guide de choc et de charme en la personne de Christine est sans faille : elle me fait découvrir le meilleur de la cuisine cantonaise (ça je ferais un article spécial dessus) et m’emmène dans les coins stratégiques (en plus de m’héberger !) bref une bonne copine
La plus grande foire du monde
Pour ma boutique de gadgets, je suis allé faire un tour à la plus grande foire du monde, la foire de Canton. « Allé faire un tour » n’est peut être pas tout à fait l’expression adaptée. On ne va pas faire un tour à la foire de Canton, comme on va à Carrefour. Non, on s’organise, on prévoit, on étudie avant d’aller là-bas. Pourquoi ? pour aller se frotter à 1 million de m2, 22 000 exposants et 100 000 acheteurs, il faut s’organiser.
J’ai été favorablement impressionné par l’organisation chinoise, qui n’est pas toujours réputée de par le monde. Déjà on peut y accéder par métro et ce depuis quelques années. Ensuite les formalités d’inscription sont relativement simples et vous êtes surtout drivé par des centaines (ok j’exagère) d’accompagnateurs : 3 demoiselles pour recevoir mon règlement ! Après les formalités direction le plan. Oui ne surtout pas penser qu’on peut se balader au grès du vent, sinon c’est perdu.
Je me suis concentré sur les hall 14, 15 et 16 pour ma journée. Autant vous dire que les baskets ont chauffé. Chaque hall propose 5 étages d’expositions : ascenseurs, monte-charge, escalators, escaliers, ça part dans tous les sens. En faisant un petit calcul très approximatif, sachant que j’ai fait toutes les allées de 3 étages pour chaque hall, j’ai parcouru au moins 20 km dans la journée. Promis, ça sent dans les jambes à la fin de la journée.
D’ailleurs des petites voitures électriques avec chauffeur sont mis à dispo pour vous éviter les ampoules aux pieds.
Après une journée principalement faite de marche, un dernier petit coup d’oeil au gigantisme des bâtiments. Les chinois ne sont pas rassasiés et déjà ils construisent d’autres hall pour la prochaine foire…
Les nouvelles rizières de Chine
C’est un lieu commun de dire que la Chine est un vaste chantier et pourtant c’est toujours cette même image qui frappe : des chantiers à perte de vue. Comme à mon arrivée à Shanghai il y a quelques années, ici, tu te dis tout de suite que ça sent le développement.
Des quartiers entiers surgissent de terre, les building et les tours jouent à celui qui sera le plus grand (comme la tour de Canton) en laissant pas mal de monde sur la route. Il est assez hallucinant de voir ces chantiers de fou alors que je me suis encore baladé hier dans des quartiers qui n’ont pas d’éclairage public.
Je vous jure ça fait assez bizarre de marcher dans un quartier avec une telle animation mais sans aucune lumière sur les trottoirs ou la route. J’ai pris cette photo de là où je suis hébergé. Elle me fait penser aux rizières, des rizières de bétons et de tiges de fer.
Mon Canton insolite
Quand on part, loin ou pas, on vit toujours des moments insolites, qui vous changent de votre quotidien. D’ailleurs c’est pour ça un peu qu’on part. Perso, je le recherche l’insolite, je le traque tel un chasseur avec son filet à papillon.
Le massage ventouse encore appelé cupping
Quand on aime l’insolite, et c’est mon cas, il faut être prêt à sortir des sentiers battus.
C’est un peu ça les voyages pour moi : découvrir de nouveaux goûts, de nouvelles cultures, de nouvelles sensations.
Question sensations, j’ai été servi cette fois-ci.
Lors de mon voyage à Canton, je me suis évidemment offert un massage. Un massage chinois. Tout allait pas trop mal, lorsque le masseur (et oui le mythe de la jolie masseuse chinoise, c’était pas cette fois-ci) me propose : « cup massage ? ».
Dans le cirage après 45 minutes d’intense massage, j’ouvre péniblement un oeil et essaye de connecter les 3,4 neurones encore actifs. Pas évident. Je me souviens vaguement de cette technique présentée par des copains asiatiques (sur leur dos ou dans leurs récits) : on pose des ventouses et on fait le vide à l’intérieur (grâce à une pompe à vide ou à l’aide d’un brulot). Cela a pour effet d’aspirer la peau ce qui aurait pour conséquence selon la médecine chinoise d’améliorer la circulation du sang et 1001 autres conséquences positives sur votre organismes (guérisons, stabilisation du sommeil etc). Je visualise donc. Je me dis : « allez, soit je suis insolite, soit je le suis pas, je risque pas grand chose, go ». Je lance donc un « OK ». Et là c’est le drame.
Mon masseur s’exécute consciencieusement. Il enchaîne les gestes (je suis à plat ventre, je ne vois donc rien) et je sens ces ventouses s’inviter sur mon dos.
Au début : » tiens c’est marrant »… et puis… et puis quand vous avez 16 ventouses qui s’acharnent sur vous comme des sangsues, tout de suite, c’est du sport. « Un peu de fierté tout de même, des copines asiatiques le pratiquaient bien pourquoi pas toi ». Et là il faut avouer que le charme de la culture asiatique, la délicatesse millénaire des traditions, la douceur de ces pays, m’a totalement échappé. Totalement.
Je serrais les dents, quand la masseuse en chef passe voir si tout se passe bien et bien que j’ai les yeux fermés, je sens et j’entends sa grande surprise à me voir comme ça, avec 16 belles ventouses sur le dos. Ce qui ne me rassure pas des masses.
« Are you all right ? you don’t suffer too much ? » Oh non penses tu…
En France, c’est tous les matins que je pratique cette torture médecine. En guise de réponse, je lève la main et fait un doigt fait un rond avec mes doigts pour dire « OK ». La larme à l’oeil. J’attends.
Enfin je compte les secondes (600 pour être exact) : je veux goûter mon plaisir comme n’importe quel chinois. La délivrance arrive enfin. Heureux de l’avoir fait, un peu comme si j’avais traversé l’océan à la nage, couru de Pékin à Paris sans stop ou encore manger des chenilles à Koh Lanta. « I did it ». Est ce l’arrêt de la douleur qui fait du bien ou véritablement le système de ventouses ?
Pour être très franc, je n’ai pas noté d’amélioration notable sur mon corps (et quel corps mesdames). En même temps je n’avais pas grand chose à soigner. A part peut être ma soif de découverte, et ça, ça l’avait surement un peu calmer.
Si je n’ai pas tout à fait senti les conséquences heureuses de mon expérience, je n’allais pas tarder à découvrir une petit conséquence insolite : les marques ne vous quittent pas en sortant du salon de massage. Non de beaux cercles violets, bleus, rouges agrémentent votre dos (ça, ça va) et votre nuque. Pour être très franc, j’ai attendu une semaine pour remettre un t-shirt ! Pas de quoi être honteux vous allez me dire, mais bon que voulez-vous : je voulais pas qu’on croit que j’avais une maladie de la peau ou que je venais de me faire démonter par la triade cantonaise.
Ceci dit, outre ces marques, je n’ai eu que quelques douleurs le jour d’après et les marques sont estompées une semaine plus tard…
J’ai visité la (presque) plus grande tour du monde
Canton a accueilli en 2010 les jeux asiatiques et histoire de faire les malins, les chinois ont voulu impressionner le continent en inaugurant quasiment pour ces jeux, la nouvelle tour télé de la ville, la tour de Canton. Alors ce n’est pas une « simple » tour télé comme on pourrait en trouver chez nous (exceptée notre tour Eiffel nationale) : ça devait être la plus grande tour du monde. Rien que ça. Canton a fait appel à Mark Hamel, architecte de son état, qui a voulu féminiser au max la tour avec courbes et silhouette fine.
Un grand merci à ce monsieur qui n’a pas bâclé son travail (si je suis sain et sauf, c’est un peu grâce à lui)
4 années ont suffi à monter tout ça à 600m histoire de bien calmer tout le monde.
La tour fait parti d’un ensemble d’urbanisation gigantesque, une sorte de nouveau Canton. Le quartier où je vis actuellement est la première réalisation de cet ensemble, le quartier sud censé être écologique est la 2ème partie, inachevée à ce jour. Elle se trouve sur les bords de la rivière de perles et voit à ses pieds : l’opéra, la nouvelle bibliothèque, le musée de Canton ou encore le stade de la cérémonie d’ouverture des jeux d’Asie 2010. Quand je vous dis gigantesque.
La tour se voit évidemment de partout et lorsqu’on arrive juste en dessous, on a l’impression d’être écrasé par la masse hyperboloïde (fallait que je le place celui-là).
Ensuite direction les ascenseurs : avec du 5 m/s on atteint le 107ème étage en quelques minutes. Et là c’est l’effet garanti. On s’approche des parois et le vide se ressent tout de suite.
Il existe même un petit espace spécial « ceux qui aiment se faire peur » pour prendre une jolie photo façon je flotte dans le vide. Christine, qui a déjà rédigé quelques articles sur ce blog, s’est évidemment précipitée pour faire une jolie photo :
La tour bouge. Ca rassure pas vraiment mais les experts vous parleront de la théorie du bambou : mieux vaut plier…
On apprécie forcément la superbe vue à 360° que nous offre la tour, même si les photos ne sont pas faciles le soir avec le reflet des vitre. Voici le quartier où je vis actuellement :
600 m de bonheur donc pour la plus grande tour du monde. Sauf que non… à peine 6 mois après l’inauguration, à Dubaï, ville qui n’aime pas ce qui est petit, on s’est dit que ça serait bien de faire une tour à… 828 m, la Burj Khalifa. Pour le record on va donc repasser, merci beaucoup. Pour rappel voici quelques tours célèbres : la tour Eiffel (324 m ), l’Empire State Building (449 m), la CN Tower (Toronto – 553 m) ou encore la Taipei 101 (509 m).
Malgré tout, la tour de Canton a un charme indéniable, charme qui pourrait faire penser à la tour de Babel, et une élégance toute chinoise. De plus l’imagination des chinois ne s’arrête pas là : on passera le trop classique (mais superbe) restaurant tournant déjà accessible, pour se concentrer sur une sorte de roue de fête foraine installée au sommet de la tour. Cette roue, dès qu’elle sera en place, devrait vous faire oublier toutes les roues que vous aurez essayé à ce jour…
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