J’ai testé les ventouses chinoises

Quand on aime l’insolite, et c’est mon cas, il faut être prêt à sortir des sentiers battus. C’est un peu ça les voyages pour moi : découvrir de nouveaux goûts, de nouvelles cultures, de nouvelles sensations. Question sensations, j’ai été servi cette fois-ci. Lors de mon voyage à Canton, je me suis évidemment offert un massage. Un massage chinois. Tout allait pas trop mal, lorsque le masseur (et oui le mythe de la jolie masseuse chinoise, c’était pas cette fois-ci) me propose : « cup massage ? ». Dans le cirage après 45 minutes d’intense massage, j’ouvre péniblement un oeil et essaye de connecter les 3,4 neurones encore actifs. Pas évident. Je me souviens vaguement de cette technique présentée par des copains asiatiques (sur leur dos ou dans leurs récits) : on pose des ventouses et on fait le vide à l’intérieur (grâce à une pompe à vide ou à l’aide d’un brulot). Cela a pour effet d’aspirer la peau ce qui aurait pour conséquence selon la médecine chinoise d’améliorer la circulation du sang et 1001 autres conséquences positives sur votre organismes (guérisons, stabilisation du sommeil etc). Je visualise donc. Je me dis : « allez, soit je suis insolite, soit je le suis pas, je risque pas grand chose, go ». Je lance donc un « OK ». Et là c’est le drame.

Un corps d’athlète martyrisé… c’est moi.

Mon masseur s’exécute consciencieusement. Il enchaîne les gestes (je suis à plat ventre, je ne vois donc rien) et je sens ces ventouses s’inviter sur mon dos. Au début :  » tiens c’est marrant »… et puis… et puis quand vous avez 16 ventouses qui s’acharnent sur vous comme des sangsues, tout de suite, c’est du sport. « Un peu de fierté tout de même, des copines asiatiques le pratiquaient bien pourquoi pas toi ». Et là il faut avouer que le charme de la culture asiatique, la délicatesse millénaire des traditions, la douceur de ces pays, m’a totalement échappé. Totalement. Je serrais les dents, quand la masseuse en chef passe voir si tout se passe bien et bien que j’ai les yeux fermés, je sens et j’entends sa grande surprise à me voir comme ça, avec 16 belles ventouses sur le dos. Ce qui ne me rassure pas des masses. « Are you all right ? you don’t suffer too much ? » Oh non penses tu… En France, c’est tous les matins que je pratique cette torture médecine. En guise de réponse, je lève la main et fait un doigt fait un rond avec mes doigts pour dire « OK ». La larme à l’oeil. J’attends. Enfin je compte les secondes (600 pour être exact) : je veux goûter mon plaisir comme n’importe quel chinois. La délivrance arrive enfin. Heureux de l’avoir fait, un peu comme si j’avais traversé l’océan à la nage, couru de Pékin à Paris sans stop ou encore manger des chenilles à Koh Lanta. « I did it ». Est ce l’arrêt de la douleur qui fait du bien ou véritablement le système de ventouses ? Pour être très franc, je n’ai pas noté d’amélioration notable sur mon corps (et quel corps mesdames). En même temps je n’avais pas grand chose à soigner. A part peut être ma soif de découverte, et ça, ça l’avait surement un peu calmer.

Si je n’ai pas tout à fait senti les conséquences heureuses de mon expérience, je n’allais pas tarder à découvrir une petit conséquence insolite : les marques ne vous quittent pas en sortant du salon de massage. Non de beaux cercles violets, bleus, rouges agrémentent votre dos (ça, ça va) et votre nuque. Pour être très franc, j’ai attendu une semaine pour remettre un t-shirt ! Pas de quoi être honteux vous allez me dire, mais bon que voulez-vous : je voulais pas qu’on croit que j’avais une maladie de la peau ou que je venais de me faire démonter par la triade cantonaise. Ceci dit, outre ces marques, je n’ai eu que quelques douleurs le jour d’après et les marques sont estompées une semaine plus tard…

En voici un qui a bien pris aussi :

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