Ca faisait un petit moment que je n’avais pas mis les pieds dans un aéroport. Encore plus longtemps que je n’avais pas embarqué à bord d’un Concorde. Pas forcément besoin d’une Delorean pour voyager dans le temps et l’espace. Une après midi au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, dans le nord de la région parisienne, suffit largement. Pour ce voyage spatio-temporel Voyage Insolite avait besoin d’une équipe de choc : moi et mon fils de 9 ans. Et le voyage a tenu toutes ses promesses.
On a parfois un peu tendance à l’oublier mais la France est une grande pionnière de l’aéronotique. Clément Ader, Louis Bleriot, Roland Garros, les frères Caudron en baie de Somme, ou encore leader avec des succès comme Concorde, Ariane ou encore Dassault. Heureusement, ce musée passionnant niché dans le premier aéroport de Paris est là pour nous le rappeler.
Départ immédiat pour l’histoire de l’aéronautique française
A l’arrivée, vous serez surement comme moi admiratif devant l’aérogare art déco (inaugurée en 1937, sérieusement endomamagée pendant la seconde guerre mondiale puis reconstruite à l’identique).
On imagine volontier les premiers voyageurs d’Air France à l’heure du départ avant d’embarquer sur un DC-3.
La salle des huit colonnes a été rénové en 2013. L’ensemble architectural est vraiment superbe.
On commence par le commencement avec le hall des pionniers. De véritables « pièces de musée ».
Les premiers moteurs, les premiers avions, on se demande souvent comment ces coucous pouvaient décoller et on imagine le courage qu’il fallait pour tenter de dépasser les records.
L’occasion aussi pour moi de repenser à mon arrière grand-père, Jean Genin, qui devint pilote pendant la Grande Guerre.
Un tarmac de feu
Si le hall de l’aéroport et cette salle des pionners sont intéressants, mon fils et moi avions hâte de nous retrouver sur le tarmac de cet aéroport de l’histoire.
De véritables bijoux de l’aviation moderne nous attendaient gentimment.
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C’est un peu Noël pour tout fan d’avion : il y a en partout, on ne sait plus où regarder.
Déjà rien que de se balader sur les pistes d’un aéroport, c’est quelque chose de spécial. Un petit coup d’oeil à la tour de contrôle de 1953 (que vous pouvez visiter) et nous partons à l’assault des mastodontes qui nous entourrent.
Aviation civile
Oui mastodontes, puisqu’on commence par deux gros (énormes) porteurs, mythiques : le 747 de chez Boeing au bord duquel on peut embarquer, et l’A380 d’Aribus sur lequel j’avais eu la chance de voyager pour mon voyage en Indonésie.
La visite du 747 est impressionnante : du petit salon 1ère classe juste derrière la cabine de pilotage (le coin préféré des stars) aux soutes immnenses qui pouvaient accueillir des voitures… vous allez être bluffés.
A noter que ce beau bébé, le Boeing 747-128 F-BPVJ est arrivé au musée en février en février 2000.
On se sent pas bien grand au pied d’Ariane 5.
Aviaiton militaire
Si vous continuez la balade sur le tarmac vous allez rapidement tomber sur les avions de chasse. Et du beau monde vous attend sous les hangards :
Et je suis tombé sur un Ovni. Enfin pas un Ovni digne du GEPAN (pas de barbe à papa ni de flamand rose – cf la série sur Canal), puisque j’ai rapidement reconnu la silhouette d’un Mirage 2000.
Mais un Mirage 2000 géant et surtout avec deux réacteurs ! (si vous n’êtes pas aussi fan des Mirages 2000 que moi, la phrase précédente n’aura pas beaucoup d’echo auprès de vous. Il va donc falloir faire un petit effort d’imagination pour ressentir ma surprise. Je compte sur vous, vous pouvez vous aider du point d’exclamation).
Et bien figurez-vous que c’est un Mirage 4000. Le Super Mirage 4000 (puisqu’il n’y en a qu’un), fabriqué sur les fonds propres de Dassault pour essayer d’en vendre, notamment au Proche Orient.
Peine perdue : les coîts prohibitifs du développement de l’avion plus les prémices du futur Rafale ont cloué au sol ce Big Mirage sur le tarmac pour finir dans ce musée (et sur ce blog).
Bien d’autres avions se trouvent sur la piste, il y en a pour presque pour tout le monde.
Se balader au milieu de ces géants silencieux, jeter un oeil aux panneaux de présentation pour découvrir leur pédigré, est un plaisir rare pour tout fan d’aéronautique.
Après le tarmac, vous avez accès à plusieurs pavillons qui abritent d’autres aéronefs. Un espace dédié à l’escadrille Normandie-Yemen (sujet de mémoire de l’un mes amis à la fac !), un autre dédié aux hélicoptères, à l’espace, aux avions de l’entre-deux guerre, de la seconde guerre mondiale…
… vous avez de quoi largement remplir votre journée… Mais il y a un hall auquel je voulais consacrer un peu de temps : le hall du Concorde.
Concorde : la légende au Bourget
Je vous en parlais en introduction : le Concorde fait parti des grandes fiertés de l’industrie aéronautique française.
C’est ce que nous avons fait de mieux avec les anglais. Avec peut-être la venue de Waddle à l’OM et le tunnel sous la Manche.
Cet avion tout le monde nous l’enviait : les américains, les russes… Une élégance, une puissance, des performances pour un avion de ligne encore inégalées à ce jour… le Concorde fait rêver des générations et des générations. Et mon fils de 9 ans n’y échappe pas.
Deux Concordes, tête bêche nous attendent : le prototype 001 en mode essai et le Sierra Delta en mode commercial.
En embarquant à bord des Concorde vous êtes plongé dans leurs univers si singulier : l’un, dans la prouesse technique avec capteurs et ordinateurs, l’autre dans le luxe et la performance made in 30 glorieuses.
On entend l’enregistrement du mot de bienvenue du commandant de bord : « la météo est parfaite sur notre trajet, nous devrions être New York d’ici 3h30, attachez vos ceintures, nous allons décoler. » Un autre temps.
D’ailleurs j’ai retrouvé un reportage sur le premier vol commercial du Concorde. Petit bijou historique que je partage avec vous :
Je pourrais rester des heures à admirer les lignes du Concorde.
Le musée de l’air et de l’espace propose aussi un espace dédié aux enfants (6-12 ans) ludo-educatif, Planète Pilote. Expériences diverses et variées, piste d’aéroport, gestion des bagages, piloter un avion de tourisme, faire de la bicyclette dans une station spatiale… de quoi découvrir l’univers de l’aéronautique en culotte courte !
En résumé, ce fut une après-midi mémorable pour mon fils et moi : chaque coin du musée cache de véritables trésors. Le tarmac est notre expérience préférée mais les Concordes donnent une dimension encore plus exclusive au musée.
Les infos pratiques du musée de l’air et de l’espace au Bourget
- Adresse : Aéroport de Paris – Le Bourget 3, esplanade de l’Air et de l’Espace CS 90005 – 93352 Le Bourget Cedex
- à partir de 16€ l’entrée pour les + de 26 ans, gratuit pour les – de 26 ans
- l’accès aux avions, à Planète Pilote sont en option
- possibilité de restauration sur place
- horaires d’été (01/04 au 30/10) 10h-18h
- site internet
Merci au Musée de nous avoir invité.