«Ce que l’on conçoit bien n’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément» Cette phrase de Boileau est la première qui me vint en tête après la visite de l’Hôtel des Académies et des Arts.
Il fait partie d’un réseau de boutique hôtels (établissement hôteliers impliqués dans leur environnement culturel, écologique et historique, avec une plus-value charme indéniable), prestigieux label international qui définit des lieux proposant une expérience de voyage unique, couplé à un sens du service hôtelier particulier. Charlotte et Laurent Inchauspé, les adorables propriétaires du lieu nous y ont accueilli. Chance exceptionnelle et pour notre plus grand plaisir, Jérôme Mesnager s’est joint à nous.
Cet artiste plus coutumier du street art a eu carte blanche pour amener ses célèbres et joyeux Corps Blancs sur les murs. Il y a 4 ans, ils trouvent cet hôtel niché entre les quartiers historiques de Montparnasse, Gaieté et Saint-Germain-des Prés alors un peu tombé en désuétude. Pourtant il en a vu… Modigliani y eut un atelier, on pourrait encore imaginer Gauguin, Mucha ou Giacometti hanter les lieux. «Il y avait des dessins sur les murs. Mais bon on a tout repeint ça faisait plus propre…» leur explique l’ancienne propriétaire. Restait à ressusciter l’aura artistique du lieu. Premier coup d’oeil, c’est beau, arty, urbain chic…
Mais alors ? Un hôtel atypique de plus ? Un établissement qui s’inscrit dans cet effet de mode et à se démarquer par une recherche esthétique ?
Pas du tout ! Démonstration en quelques étapes : Commencez par en arpenter les étages. Montez avec l’ascenseur. Sa cage vitrée laisse voir une vertigineuse succession de Corps Blancs peints par Jérôme Mesnager, et déjà vous vous sentez (littéralement) tomber sous le charme. Descendez la cage d’escalier accueillant une installation de Sophie de Watrigant (la mère de Charlotte). Rentrez dans les chambres : dans chacune d’elle habite un facétieux Corps Blanc qui joue et se joue de la décoration rendant hommage à la douceur de vivre et à l’histoire des alentours : «Man Ray», Kiki de Montparnasse inspire le thème «Comédienne», le thème «Ruhlmann» vous replonge dans les années folles et enfin «Parisienne Rive-Gauche».
À travers la fenêtre, vous apercevrez un Corps Blanc, enfin plutôt un pied, une fesse ou un bras de ce géant qui s’ élève sur 15 mètres de haut ! Puisque j’avais l’artiste à portée, je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander : mais comment a-t-il fait ? «Et bien, je fais un croquis sur un coin de table, et puis après je sais que les épaules arrivent au niveau de cette fenêtre, les fesses là, les genoux ici… ». Tout simplement !
Vous avez bien mérité une petite pause ! C’est là qu’on se retrouve naturellement dans le salon de thé «Chez Charlotte» (double clin d’oeil à la propriétaire, mais aussi à la crémière Charlotte, mécène des artistes au début du XXe siècle, échangeant lait et pain contre des toiles, Mucha lui décora même sa vitrine). Vous prendrez bien un macaron Pierre Hermé ? Accompagné d’une boisson ? Un thé ? Bien, sûr ici on a les meilleurs sélectionnés par le Palais des Thés. Et en plus on peut venir ici tous les jours ? Et oui ! On referme la parenthèse enchantée en admirant les Corps Blancs qui dansent autour de la cheminée comme au Bal de la Grande Chaumière… On reviendra manger des macarons, pourquoi pas un petit tour au spa… En tout ca c’est SÛR qu’on reviendra.
Conclusion : l’Hôtel des Académies des Arts s’inscrit dans le temps, puisant de son charme dans le passé du quartier et écrivant son futur dans ce que celui-ci offre aujourd’hui.
Informations / Réservations :
www.hotel-des-academies.com
www.temptingplaces.com
Anne-Claire pour Voyage-Insolite.
Retrouvez Anne-Claire sur son site de graphiste (Anne-Claire Lamy) ou sur son blog (Ma boîte à trait).