Reims… que vous évoque cette ville ? Pour moi c’était roi, cathédrale, champagne… et foot ! Le dernier mot clé n’étonnera pas les amateurs du ballon rond puisque l’équipe de Reims est un club mythique surtout connu pour sa finale perdue en 1956 pour la première finale de la future ligue des Champions contre le Real de Madrid… et bien j’avais décidé de me faire ma ligue des champions à moi, au champagne façon sacre de roi, j’avais décidé de me faire mon week-end foot et champagne à Reims.
Alors comment ça marche un week-end foot ? Faut commencer par aimer le football sinon c’est mort, le foot oui mais au le stade : l’ambiance, les gens, les chants de supporters… Le mieux est encore de suivre une équipe de coeur. Vous pouvez la suivre en fonction de ses déplacements, un bon prétexte pour découvrir une ville, une région. Perso ma ville c’est Lyon, mon club c’est l’Olympique Lyonnais. Et ce week-end l’OL avait rendez-vous avec le stade de Reims.
Mais je crois qu’on est tous d’accord (pratiquement tous) : il serait bien dommage d’aller dans la ville des sacres juste pour un match de foot.
Prêt pour un petit viron champenois ?
On peut commencer par arriver sur Reims par la route des églises romanes. La région est riche de superbes églises romanes : de petits villages en bourgades vous tombez sur de très belles églises. Si vous prenez la sortie 21 sur l’A4 en venant de Paris, vous tomberez sur Domans, Epernay et quelques petits bijoux romans. L’office du tourisme de Champagne Ardennes propose par exemple une route des églises à pan de bois.
Et on dort où ?
Imaginons que vous étiez sur cette route « romane » le samedi aprèm, il était temps de vous trouver une petit nid douillet pour votre samedi soir. J’avais envie d’un peu de terroir pour ma nuit en Champagne ! Je me suis tourné vers les logis de France qui m’ont proposé l’Auberge des Moissons.
Pas si fréquent que ça de dormir dans une « auberge » finalement. J’avais rendez-vous chez Benoît et Milène Jacquinet, héritiers de la ferme familiale. Oui une ferme exploitée depuis 7 générations de Jacquinet.
Les années 90 sonnent le fin de l’exploitation pure et dure pour voir naître une ferme auberge réputée pour ses volailles nourries à l’ancienne. 2007 c’est la dernière génération, Benoît et sa soeur donc qui décident de se lancer dans l’hôtellerie, pour proposer des chambres confortables dans un cadre rural avec une cuisine de tradition.
Paris réussi 7 ans plus tard : vous entrez dans l’ancienne grange, vous dormez dans les anciens enclos à vaches et vous dînez dans l’ancienne écurie, tout cela dans le confort et une déco d’un goût certain. Juste un tout petit regret pour les chambres : point de pierres apparentes et des chambres très modernes finalement.
Côté cuisine, vous ne serez pas déçus ! Les chefs de l’Auberge ont su allier modernité et tradition comme ce pressé de foie gras céleri rave et Comté tout en faisant honneur à quelques joyaux de la couronne (oui le sacre des rois n’est pas loin) comme un soufflé chaud au chocolat qui m’a laissé un souvenir ému. Et puis on s’est fait plaisir avec un accompagnement champagne : 1 flûte de Champagne non dosé, 1 flûte de Champagne Blanc de Blanc millésimé, 1 flûte de Champagne Rosé de Saigné (dessert)… parfait pour goûter aux bulles !
ambiance familiale au resto
A noter, la passion de Benoît pour la truffe qui est devenu un spécialiste reconnu de la truffe champenoise et propose d’octobre à décembre des menus et activités autour de ce précieux et délicieux champignon.
la truffière de l’Auberge des Moissons !
Le lendemain !
Après une bonne nuit en auberge, nous étions frais pour de jolies visites pour notre dimanche. Les occasions sont nombreuses :
> le camp d’Attila, une enceinte celtique du 1er siècle avant JC,
> le musée de l’automobile de Reims avec entre autre une très belle collection de motos…
… mais ce qui prédomine dans le coin c’est évidemment le souvenir de la guerre 14-18 qui a mobilisé toute la région, par exemple pendant la célèbre bataille de la Marne. L’idée était d’aller voir le centre d’interprétation de Suippes qui paraissait offrir une muséographie vivante et humaniste sur la Grande Guerre. Paraissait car ils ont la très mauvaise habitude d’être fermés le dimanche matin. Autre petite visite possible sur ce même thème (il y en a beaucoup), le musée du fort de la Pompelle, haut lieu de 14-18, fort qui protégea Reims des allemands.
Malheureusement pris par le temps, nous n’avons pas pu visiter tout cela. Mais ce n’est que partie remise. Nous avions rendez-vous avec du Nutella, des cake, du café et pleins d’autres légèretés gastronomiques, nous avions rendez-vous avec le charmant brunch de l’Appart Thé (15€/pers.) Un excellent moment pour nous préparer à ze visite : la cathédrale de Reims.
Inutile de vous faire un cours d’histoire sur ce bijou de l’art gothique en France. Postérieure à Notre Dame de Paris, sa construction se termine au XIVème siècle, deux siècles après la première pierre. Sa façade vous fascinera par son impression de légèreté et la finesse des sculptures.
Plus de 2303 statues ornent la cathédrale : c’est le record en Europe. Mais au-delà du nombre, ce qui m’a particulièrement touché c’est la précision de ces statues qui pour certaines pourraient presque vous parler. Comme le célèbre ange au sourire :
Un sourire très spécial qu’on qualifie souvent d’énigmatique, si le vous le croisez il ne vous laissera pas indifférent : vous aurez l’impression qu’il vous sourit à vous, et vous ne trouverez pas son sourire si sympathique que cela…
L’intérieur est gigantesque : l’alignement des voûtes des bas-côtés est superbe.
La cathédrale a certes son histoire mais elle est fait partie intégrante de l’Histoire de France : depuis Clovis, elle a accueilli tous les baptêmes des rois de France. Par calcul politique, le premier roi des francs, Clovis, décida de se faire baptisé. Avec ce baptême, il avait avec lui les puissants évêques. C’est devenu une tradition et un passage obligé pour les rois de France.
On en a profité pour allumer un petit cierge pour le match de foot qui allait commencer… car oui : de la cathédrale au stade, il n’y a que 20 minutes à pieds… alors c’est parti !
Au stade de Reims
C’était un petit rendez-vous avec l’histoire du foot français. Bien sûr rien à voir avec l’équipe actuelle qui va jouer contre Lyon, mais tout de même : un club c’est aussi une histoire. Un club né en 1931 mais qui a connu son heure de gloire à l’après-guerre : de 1953 à 1960, le club domine le championnat français et tutoie les sommets européens avec deux finales en coupe d’Europe en 1956 et 1959 contre le grand Real de Madrid. Le club est à l’époque le principal « fournisseur » de joueurs pour l’équipe de France avec notamment une attaque de légende : Raymond Kopa et Just Fontaine. Vers 1962 le club retombe un peu dans l’anonymat. D2, National, quelques grands matchs de coupe, Pierre Menez fulgurant directeur de la com’ en 2004 et le Graal : la remontée en L1 à la fin de la saison 2012 et… ce dimanche là contre l’OL. Toute l’histoire de stade de Reims ici.
Côté stade, c’est en 2008 que le nouveau stade Auguste Delaune (héros de la résistance) est livré, sur le même emplacement que l’ancien. Un très joli (petit) stade de 21000 places, à l’anglaise très proche du terrain, et ça c’est du bonheur quand on aime le foot. Vous avez là à quelques mètres le joueurs qui jouent, qui se parlent, vous êtes au coeur du jeu.
Ambiance plutôt bon esprit autour du stade, on s’est baladé sans problèmes avec nos écharpes lyonnaises. Dans le stade aussi ambiance plutôt calme avec forcément quelques excités de chaque côté (lyonnais et rémois). L’entrée des joueurs…
… et le jeu commence.
Le match ? Un cauchemar pour l’OL : jeu maussade, premier tir cadré à la 30ème minute de Lopez, carton rouge et penalty pour Bisevac… défaite sans rébellion ni saveur et ce jour là, Lyon abandonne sa deuxième place à Marseille. Un cauchemar je vous dis.
Mais c’est ça aussi l’intérêt des week-ends foot : je me serais déplacé pour voir cette défaite j’aurais bien eu les boules mais là je garde un excellent souvenir de mon passage à Reims, même si l’OL a perdu !
Quelques sites pour organiser votre week-end en Champagne !
> Tourisme Champagne Ardenne
> site de la cathédrale de Reims
> site du stade de Reims