Je reprends le fil de mon récit de mon périple en Asie du Sud Est de février 2006 que j’avais laissé à la frontière du Cambodge et du Laos. J’entrais donc enfin de ce petit pays qui m’était proche pour diverses raisons mais que je ne connaissais pas du tout. Ma première vision comme souvent dans ce voyage, c’était par le Mékong que j’allais l’avoir avec les 4000 îles.
La nuit du backpacker
Nous avions décidé, Sylvain et moi, de sacrifier au rituel backpacker du coin : passer une nuit sur une des 4000 îles du Mékong devenu très large dans cette zone. Mais une nuit à la paysanne ! et oui vous vous retrouvez donc sur une petite île, logé dans des petites chambres avec un minimum de confort : un lit, un ventilo, une moustiquaire (on est au beau milieu du Mékong), une douche à tuyau d’arrosage dans une cabane, pas d’électricité dans les chambres et des toilettes communes.
Chez Madame Pi
Mais c’est bien ça qu’on vient chercher chez Madame Pi et ses voisins: un peu plus d’authenticité et un peu moins de confort. Et c’est bien ce qu’on y trouve!
Nous avons exploré notre petite île en une heure, marché au milieu de champs, croisé quelques paysans, un singe domestique qui me serra la pince (si si c’est vrai!), discuté avec Madame Pi qui avait quelques vieux souvenirs de français, goûté aux spécialités locales… c’était reposant, dépaysant, rustre bref funky !
Le fantasme du hamac sur le Mékong
J’ai voulu aller au bout du concept et j’ai tenté « le hamac à la belle étoile sur les rives du Mékong ».
Un concept auquel Sylvain n’avait pas accordé une seconde de réflexion au vu des risques de palu (malgré un attirail complet de scoot exotique).
Bref je m’organise: crème antimousitques très très méchants, drap, de l’eau, une lampe torche et une petite dose d’insouciance; j’y crois ! Alors ce qu’il faut savoir déjà ce que les berges du Mékong à cet endroit là, c’est un peu la jungle et la jungle la nuit c’est tout, sauf calme.
Alors j’imagine les millions d’insectes, les centaines de singes, les milliers d’oiseaux bref toute la faune du coin, qui après une dure journée de labeur se lâche un peu dans la nuit mouate du Laos dans les dancing à mouches, les bars à singes et les nightclubs pour oiseaux : en tout cas le fait que le petit homme dans son hamac voulait dormir un peu, ça, ça les concernait mais alors pas du tout.
Mais la journée avait été exténuante, le sommeil commençait à peser et je n’étais pas prêt à lâcher mon concept.
Et puis comme un signe, une sorte de coup de pouce pour récompenser mon grand courage, un chaton vient dormir avec moi. Vous voyez le tableau.
Au final cette cacophonie animale était magique: 1001 sons d’animaux, d’insectes, d’espèces en tout genre s’agitaient dans cette nuit noire, une sorte de mégalopole animalière grouillait à quelques mètres de mois. Et puis la catastrophe: mon imagination.
Et oui qui dit jungle dit insecte… et qui dit insecte dit araignée, et les araignées et bien j’aime pas du tout ça.
Bon il faut dire que les araignées du coin c’est pas les petits trucs à pleins de pattes qu’on écrase au pieds. Non là elles sont énormes, velues … rappelez vous ce petit encas au Cambodge.
L’engrenage était lancé, plus j’y pense, plus j’y pense… j’imagine le chemin qu’elle prendrait pendant la nuit: du toit, des poteaux de mon hamac, le danger est de partout !! La peur m’a vaincue ce soir là… c’est tout penaud que je rentre me coucher dans la chambre, comme tout le monde…
Les 2 dernières photos sont de Sylvain.